• Un petit sondage parmi mes élèves de collège m'a surpris. Dans une classe de 5ème par exemple jusqu'à la moitié d'entre-eux (elles) gère un blog.

    J'ai surfé sur les adresses que les élèves ont publiées en se présentant sur leur plate-forme de formation. Les productions sont multiples et variées, vous l'imaginez aisément.

    Les aspects légaux sont souvent un peu malmenés (photos, vidéos, ...). Il y a un travail intéressant à mener avec eux sur ces questions.

    Cette écriture facilitée sur le Net pourrait mettre parfois les adolescents dans des positions délicates. Leur apprendre les rudiments du droit est important. Mais c'est une entreprise à mener avec tact pour ne pas briser l'écriture spontanée ...

    Vaste programme !

    L'Académie de Versailles a réalisé un travail intéressant : http://www.clemi.ac-versailles.fr/. N'hésitez pas à télécharger le "blog notes".

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  • Les questionnements sont nombreux et constants sur l'introduction des Tic dans la pratique de l'enseignant.

    Certains débats opposent technophiles et technophobes, mais la problématique est-elle technologique ?

    Comme l'indique Geneviève Jacquinot la difficulté se situe beaucoup plus au niveau de la pratique au quotidien de l'enseignant.

    "Chaque nouvelle technologie alimente une utopie : l'outil de référence est associé au rêve d'une certaine école ou d'une certaine société... comme toujours, les développements technologiques loin de remplacer l'enseignant (..) ne font qu'exiger de lui plus de maîtrise dans la connaissance des processus d'apprentissage et toujours plus d'imagination, ..."
    Jacquinot, G. (1985). L'école devant les écrans. Paris, ESF.

    Bernadette Charlier s'interroge sur le changement de pratique à opérer. Elle le voit comme un processus à la fois personnel et institutionnel :

    "Lorsque je parle de changement de pratique d'enseignement ou de formation, j'évoque les changements mis en oeuvre par un enseignant ou un formateur au moment de la planification, pendant les cours ou les formations ou après ceux-ci. Il peut concerner, ses routines, ses décisions de planification ou ses connaissances, de même que : les actions mises en oeuvre, les interactions avec les pairs et la réflexion exercée sur l'action. L'ensemble de ces éléments constitue ce que j'appelle sa pratique d'enseignement ou de formation. En outre, il n'y a changement que par rapport à une situation antérieure. C'est l'enseignant ou le formateur lui-même qui reconnaît le changement.
    Si une telle proposition peut s'avérer théoriquement cohérente, elle mérite d'être discutée. En effet, elle suppose, au moins implicitement, la nécessité du changement. Il faut changer. C'est la "tyrannie du changement" même si, dans ce cas, l'enseignant pourrait être considéré comme son propre tyran. Ce qui avec les TIC n'est pas tout à fait le cas tant la pression médiatique, politique et économique est forte.
    Ainsi, si changer est nécessaire, résister l'est sans doute tout autant. L'un ne va pas sans l'autre. Pour changer une pratique pédagogique, il faut d'abord que celle-ci existe, qu'elle ait été construite patiemment au cours des années, qu'elle soit stabilisée. L'enseignant doit pouvoir s'appuyer sur cette pratique s'il souhaite la changer. Il doit pouvoir la reconnaître pour éventuellement la mettre en cause. Il doit pouvoir y fonder son projet.
    Échapper à cette tyrannie consisterait peut-être à comprendre le changement de pratique d'enseignement ou de formation comme un processus inscrit à la fois dans une histoire individuelle et dans un contexte institutionnel. Un processus vécu différemment par chaque enseignant. Un processus à double face articulant résistance et changement."

    Bernadette Charlier
    Professeure responsable du Centre de Didactique Universitaire et Nouvelles Technologies et Enseignement -
    Université de Fribourg (Suisse)
    http://tecfa.unige.ch/proj/cvs/doc_ress/charlier_syntic.rtf

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  • Extraits d'un dialogue avec un étudiant d'un master 2 Français Langue étrangère.

    Ce dialogue a été mené lors d'une activité de "fouille collective" dans un forum dédié.

    "La fouille collective a pour objectif de cerner un sujet à travers une recherche sur Internet et aboutit à l'élaboration d'un "tour guidé des sources d'information" sur un sujet donné, sous la forme d'une liste de signets."
    Revue Alsic (François Mangenot) - 2003
    http://alsic.u-strasbg.fr//Num10/mangenot/alsic_n10-rec10.htm

    L'étudiant (cite un document de l'Unesco)

    International Institute for Educational Planning
    www.unesco.org/iiep © UNESCO 2006


    TOOLS AND RESOURCES

    1. Cost considerations in technology-based distance education

    The cost of a technology-based programme heavily depends on its combination of xed and variable costs.

    • The cost of the hardware represents about a quarter of the total cost of introducing technology to the classroom.

    • Distance education systems have higher xed costs and lower variable costs than the conventional alternative. Consequently, they can achieve economies of scale. However, the numbers of students must be high.

    • Cost effectiveness is difcult to measure, but applications exist that are more cost- effective than the conventional alternative. This has been the case for many teacher development programmes and some tertiary education programmes.

    • Technologies with higher xed costs and lower variable costs, such as radio, can be inexpensive if they serve large numbers of students and recurrent costs are managed. Studies have shown that interactive radio instruction in primary schools can deliver learning more cost-effectively than textbooks or increased teacher training.

    • Technologies with higher variable costs and that work in conjunction with conventional teachers, such as personal computers, may increase quality but are unlikely to bring any cost advantage. Indeed, they may be prohibitive at the primary school level, where teacher supervision is a requirement. In higher-education institutions and for teacher training, the cost of their use may be lower if they do not require faculty supervision.

    • Technologies that rearrange the structure of educational costs and reduce large cost items, such as in-service teacher development, while they maintain or improve quality, are likely to be attractive. Distance education for teacher development is attractive for this reason.

    • Low cost applications that increase quality may be justiable if they t within cost limitations.

    • The issue of who bears the costs and how recurrent costs are covered after a programme goes to scale must be addressed early in the programme design.

    (C'est moi qui ai mis en gras)

    L'enseignant :

    Il est intéressant de lire dans de nombreux articles qu'il est difficile de mesurer les coûts d'une foad. (Cost effectiveness is difficult to measure)

    Cela est assez étonnant pour des personnes qualifiées en analyse des coûts, la tâche ne semble pas insurmontable !

    Ce qui ne semble pas mis en avant c'est l'impact sur les apprentissages et les compétences. Si un dispositif coûte plus cher mais que l'impact est beaucoup plus important (?).

    Certes il est difficile de faire une évaluation à froid sur les impacts de la formation dans les pratiques. Cela semble néanmoins fondamental d'avoir ce type d'indicateurs.

    Un dispositif foad mis en place sera très rentable si le nombre d'apprenants est important : nous menons un foad dans mon service avec 500 personnes par an depuis 3 ans. 1500 personnes ont ainsi déjà suivi ce cursus, le coût par personne est ainsi 3 à 5 fois moins élevé qu'en présentiel.

    L'étudiant :

    D'accord, le coût est moins important, mais comment peut-on rester en contact avec 500 personnes ou plus ? Si la FOAD n'est pas que de la mise en ligne de documents que peut-on faire de plus dans ce cas-là ?

    L'enseignant :

    Tout d'abord merci pour vos interventions toujours très pertinentes.

    Nos 1500 apprenants ne sont pas "lâchés" dans la nature. Nous avons réussi à financer un tutorat (un tuteur pour 15 à 20 apprenants).

    C'est, selon nous (mes collègues de notre pôle de compétences foad et moi) la condition sine qua non du distant.

    Je crois personnellement très peu à l'autodidaxie en ligne ...

    Bien à Vous. 

    L'étudiant :

    La FOAD serait plus efficiente que la formation en présentiel ? Dans quel cas ? Peut-être pour une formation courte et un contenu succint ?

    L'enseignant :

    Je ne me risquerais pas à dire que la foad est plus efficiente par défaut. Tout dépend de la façon dont le dispositif est structuré. La foad requestionne l'acte d'apprentissage, c'est peut-être là qu'elle est le plus intéressante. Souvent on ne se pose plus la question du présentiel tellement il est inscrit dans les pratiques !

    Quant à la durée de la formation je serais enclin à penser que la foad est plus performante sur ce terrain. En effet comment faire venir des personnes sur un site en présence si les distances sont importantes et les coûts de déplacement prohibitifs ?

    Quant au contenu je pense que des notions complexes s'appréhendent mieux avec le temps, en asynchrone sur des forums dédiés qui donnent le temps au temps et à la réflexion. Et sur ce point les échanges avec les autres apprenants sont fondamentaux pour consolider les apprentissages.

    Bien à Vous. 

    e-difor
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    http://foad.ac-besancon.fr
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  • Un dispositif de formation à distance coûte de l'argent, mais combien d'argent ?

    Les méthodes de calcul s'avèrent souvent peu précises et ne tiennent pas compte de tous les paramètres.

    L'étude réalisée par Algora en témoigne : http://www.educnet.education.fr/chrgt/FOAD-couts.pdf.

    Le tableau ci-dessous est un exemple trouvé sur le Net d'une comparaison de coût entre une formation présentielle et à distance :

    Coût comparé d'une formation présentielle classique et d'une e-formation pour 15 personnes sur 5 jour (en dollars)

    Postes

    Formation classique

    e-formation

    Déplacement (15 personnes)

    15 000

    0

    Hôtel et repas (15 x 5j)

    15 000

    0

    Taxi et autres frais

    600

    0

    Temps de voyage (15 pers x 5h AR x 50$ / h)

    7 500

    0

    Temps de formation (15 pers x 40h x 50$ / h)

    30 000

    30 000

    Location de salle (5j)

    500

    0

    Formateur à plein temps (5j à 1500 $ par jour)

    7 500

    0

    Tuteur à temps partiel (1h/j x 5j x 150 $ / h)

    0

    750

    Manuel de stage (15 x 20 $)

    300

    0

    Réseau bande passante (15 pers. x 40h x 40$ par sem)

    0

    3600

    Location PC /amortissement

    0

    600

    Total

    76 400

    34 950

    Total par apprenant

    5 093

    2 330

    Il y a plusieurs éléments qui interrogent :
    • Par exemple le coût formateur (7500 $) qui est divisé par dix (tuteur à temps partiel). Quel est alors le rôle du tuteur ? Un simple accompagnateur ou un expert du domaine ? Quel temps consacre-t-il à tutorer ?
    • Les ressources utilisées sont-elles achetées ou produites par le prestataire ? Leur coût n'apparaît pas.
    • Une plateforme de formation est-elle utilisée ? Installée en interne ou louée à un prestataire de service ?
    • ...

    Au total dans ce tableau le distant coûterait deux fois moins cher que le présentiel. Mais la méthode de calcul des coûts semble bien sommaire !

    Prenez le temps de lire le document d'Algora pour affiner votre réflexion.

    e-difor
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    Jacques Cartier


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  • Pairform@nce
    est-il un dispositif innovant ? Si oui, nous avons à nous interroger sur la notion d'innovation. En faisant de la veille sur le Net sur ce thème nous avons trouvé un article intéressant de Françoise Gros (1).
    Nous avons sélectionné quelques paragraphes dans lesquels l'auteure évoque quatre phases jugées nécessaires à l'implantation d'une innovation dans un établissement.
    Il nous semble que nos avons, au travers de cet article, des éléments sur lesquels appuyer la démarche Pairform@nce au sein d'une équipe d'établissement pour que l'innovation engendrée par le dispositif se transforme en réelle pratique pédagogique. D'une communauté d'apprentissage (moment de la formation) on passerait à une communauté de pratique.
    Le formateur accompagnateur de l'équipe devra certainement avoir ces éléments à l'esprit pour animer le projet.

    Morceau choisi : mots surlignés par nous.

    Première phase : les pratiques innovantes naissent et se développent à partir du moment où il y a une volonté des enseignants, où il y a une perméabilité des acteurs, mais où ils entrent en relation entre eux. Là, je parle d'une innovation prise en collectif, prise en équipe. Je ne parle pas d'une innovation d'un solitaire. J'ai dit tout à l'heure que je rejetais ce principe-là, parce que ce n'est pas l'innovation née d'un individu génial, tout seul dans son coin. Donc, nous sommes bien dans un collectif. L'innovation naît et se développe à partir du moment où des acteurs - des enseignants mais des ATOS - entrent en relation par l'entremise d'objets techniques ou d'objets symboliques. C'est-à-dire que l'émergence de l'innovation s'appuie sur le symbolisme et un symbolisme qui est concrétisé par des objets : par exemple une méthode : la méthode de Lagaranderie, par des fiches d'évaluation personnelle, par un nouveau livret scolaire. Il y a une concrétisation . S'il n'y a pas d'objets techniques transitionnels pour la mise en œuvre d'une innovation, il n'y aura pas... Il y a un enjeu autour de ça. Et donc, ça naît à partir de là. C'est la première phase : il y a l'existence d'objets techniques et symboliques . Effectivement, il faudrait que je travaille avec chacun d'entre vous pour que nous puissions repérer ces objets dans la mise en œuvre d'une innovation. Mais ils sont là. Même s'ils sont virtuels.

    Deuxième point : une organisation professionnelle tend alors à se constituer, faisant apparaître un réseau . Nous avons vu dans les parcours pédagogiques diversifiés, par exemple ceux qui en faisaient partie et ceux qui n'en faisaient pas partie. Il y a déjà la création d'un réseau et ce réseau se trame autour de ce que Calon appelle « un laboratoire d'idées ». C'est-à-dire que là, on échange des idées car jamais aucun individu n'a la pensée identique à l'autre. Et dieu sait que notre système éducatif, en particulier nos équipes pédagogiques, sont traversés par des valeurs plurielles, par des idées plurielles. Et donc là, il faut que ces idées se disent, qu'il y ait un laboratoire d'idées , lui-même étayé par des dispositifs matériels. S'il n'y a pas de lieu de réunion, s'il n'y a pas de temps de réunion, s'il n'y a pas justement la mise en œuvre de cette confrontation d'idées à travers le laboratoire d'idées, il n'y aura pas d'innovation. Ces lieux de réunion ou de ressources, Michel Calon les appelle « investissements de forme », car ils peuvent prendre des formes extrêmement différentes. Sur un plan déjà plus « méta », de théorisation, il y a l'existence d'un laboratoire d'idées.

    Troisième phase : ce réseau qui s'est constitué et qui bouge, qui s'échange, il faut qu'il s'appuie sur des controverses et des compromis. L'innovation n'existera pas si les gens ne se confrontent pas. Si justement dans ce réseau qui s'est installé — je vous ai dit qu'il y en a qui sont pour les parcours pédagogiques et d'autres qui ne le sont pas —, s'il n'y a pas ces controverses, si les gens ne disent pas, si les acteurs ne problématisent pas et n'installent pas leur action, il n'y aura pas innovation.

    Enfin, quatrième phase : tout au long de sa genèse et de son développement, ce système est traversé par des opérations de traduction qu'en première analyse on peut appréhender comme un processus plus ou moins chaotique de recomposition permanente des projets (je donnerai des exemples parce que cela peut vous paraître un peu abscons), et selon une logique de déstructuration, accommodation, appropriation. Vous avez déjà entendu parler de ça : nous sommes dans un processus d'apprentissage mais un apprentissage collectif, avec des équipes composites, ce qui amène les acteurs, que ce soit des ATOS, que ce soit le conseiller principal d'éducation, que ce soit le chef d'établissement, à aligner leurs intérêts individuels, leurs logiques, tout en les rattachant à des questions plus larges, en construisant ce que l'on appelle « un bien commun ». C'est dans cette alchimie complexe où se mêlent le contenant, le contenu, l'action, la réflexion, les objets et les personnes, le pragmatisme et l'idéologie, que se donne à voir le processus de transfert, d'émergence et de diffusion de l'innovation.

    (1) Françoise CROS
    Professeur des universités en Sciences de l'Éducation - Mission Innovation-recherche à l'INRP
    Responsable scientifique de l'Observatoire européen des innovations

    (2) Article en ligne : http://innovalo.scola.ac-paris.fr/Journee_17_10_2001/conference.htm
    Sur
    http://innovalo.scola.ac-paris.fr : septembre 1998
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    Jacques Cartier
    Correspondant local Pairform@ance - Membre du groupe projet


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