• Le terme "dispositif" est très souvent employé pour évoquer le montage d'une formation dans son ensemble. Le terme est appliqué autant à des aspects techniques, instrumentaux qu'à des aspects humains.

    Monique Linard (1) voit deux paradigmes :

    "Les définitions du dispositif oscillent entre deux paradigmes  : le paradigme rationnel objectif, centré sur les objets, et l'expérientiel subjectif, centré sur les acteurs de l'action. Le modèle objectif convient aux cas restreints de la résolution de problèmes et de la production industrielle. Mais il ignore les conditions pragmatiques et sociales qu'implique l'usage efficace des TIC par leurs utilisateurs. Le modèle expérientiel, constructiviste interactionniste est mieux adapté à l'action et à l'interaction des acteurs. Mais il est moins facile à appliquer et doit être étendu pour répondre aux problèmes d'autonomie soulevés par la pratique des TIC. On aborde les enjeux des deux paradigmes, leur dépassement nécessaire et ses incidences sur la conception et la pratique des dispositifs en formation."

    La difficulté réside dans le fait de gérer ces deux paradigmes, notamment la place de l'apprenant qui se trouve confronté à des difficultés de trois types :

    • l'apprentissage des contenus de connaissance et des tâches ;
    • la navigation dans l'espace de formation dédié ;
    • la conduite de son apprentissage.

    Vous pouvez télécharger l'article de Monique Linard sur le site Edutice.

    (1) Monique Linard, Conception de dispositifs et changement de paradigme en formation, 2002
    Archives Edutice :
    http://edutice.archives-ouvertes.fr/edutice-00000275/fr/

    <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p>Jacques Cartier
    </o:p>
    <o:p>Professeur de Technologie
    Doctorant en Sciences de l'Education (Université de Rouen)
    Master en Ingénierie Pédagogique dans des Dispositifs Ouverts et à Distance
    http://www.jacques-cartier.fr/
    </o:p>

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  • Nathalie Deschryver
    a soutenu sa thèse intitulée « Interaction sociale et expérience d'apprentissage en formation hybride » le 8 septembre 2008. Elle a déposé son travail sur Archive Eductice à l'adresse suivante :
    <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p>http://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00338100/fr/.</o:p>

     

    Elle étudie notamment dans sa recherche la place que tient l'usage de l'environnement techno pédagogique dans l'expérience d'apprentissage des étudiants et les interactions sociales.

    "L'usage effectif qu'ont les acteurs de l'environnement est central. On peut parler d'expérience d'usage qui va être influencée par certaines caractéristiques des acteurs (degré de maîtrise, degré d'usage, besoins, etc.), du dispositif de formation (préparation technique, accompagnement) et de l'environnement technologique (adéquation des médias aux besoins communicationnels). L'expérience d'usage représente à la fois les usages développés et la perception des acteurs quant à l'adéquation par rapport à leurs besoins." - page 92

    <o:p>Si l'apprenant est actif, interagit avec ses pairs et l'enseignant, s'empare de l'outil pour communiquer, télécharger et déposer des documents, l'expérience d''apprentissage devrait se réaliser en profondeur. L'outil, dans ce cas, est une aide précieuse. On observe souvent que, dans le cas où l'environnement d'apprentissage ne convient pas, les apprenants trouvent des substituts sur l'internet, pour communiquer entre eux par exemple.</o:p> Nathalie Deschryver évoque la notion d'affordance :
    <o:p>"Cela renvoie à la notion d'affordance qui définit la relation entre les caractéristiques des outils et celles des usagers qui les utilisent (Norman, 1988). Dans le domaine de l'apprentissage, on parlera d'affordances pédagogiques (Kirschner, 2002, cité par Jermann, 2004) pour désigner les caractéristiques d'un artefact déterminant si et comment une expérience d'apprentissage spécifique peut avoir lieu dans un contexte donné comme par exemple un travail de groupe." - page 92</o:p>
    <o:p>L'auteur de cette thèse évoque également la théorie de la richesse des médias (Media richness theory) qui "s'intéresse à la capacité des technologies à diffuser un message sans ambiguïté". Le formateur à distance sait toute l'importance à accorder à la rédaction d'une consigne de travail. Il n'a pas le retour immédiat des apprenants (cas d'une formation en présence). Il peut alors utiliser un média "riche" (texte, image, son, vidéo) qui évitera la diffusion d'un message équivoque. Un média "pauvre" sera utilisé pour envoyer des informations non ambiguës par exemple (date de réunion, fichier à télécharger, ...). - page 93

    </o:p>
    <o:p> </o:p><o:p>Le travail de Nathalie Deschryver se situe dans un contexte de formation hybride et s'adresse à un public large : praticiens, concepteurs, enseignants, praticiens-chercheurs. Peut-être le livre de chevet de vos vacances de Noël !

    </o:p>
    <o:p>Bonnes fêtes !

    </o:p>
    <o:p><o:p>Jacques Cartier
    </o:p>
    <o:p>Professeur de Technologie
    Doctorant en Sciences de l'Education (Université de Rouen)
    Master en Ingénierie Pédagogique dans des Dispositifs Ouverts et à Distance
    http://www.jacques-cartier.fr/
    </o:p>
    </o:p>

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  • Photo Jacques Cartier 

    Nous avons évoqué dans le précédent billet un ouvrage d' Alain Chaptal (1). Dans sa conclusion l'auteur se demande si "le temps des technologies éducatives est, donc peut-être, enfin venu."

    L'auteur voit dans l'apparition des technologies actuelles une différence fondamentale par rapport aux technologies plus anciennes : elles sont ancrées dans la société au quotidien et participent à la création de richesses. A l'inverse des technologies plus anciennes qui étaient plus complexes d'emploi, un peu comme des artefacts immatures et incomplets pour s'insérer dans le quotidien de l'enseignant. Comme si les plaques de verre, le multimédia (film, télévision, machines à enseigner, vidéo, micro-informatique des années quatre-vingt) étaient venus trop tôt dans le champ de l'éducation.

    Et l'auteur de rappeler, à la fin de son ouvrage de recherche, l'importance particulière d'une activité de service destinée à accompagner les enseignants dans la mise en oeuvre de ces technologies, activité qui apparaît comme seule à même de favoriser et d'accélérer les changements attendus.

    "Il est clair, cependant, que sans une volonté déterminée et organisée, sans une approche de service privilégiant l'assistance et l'accompagnement des enseignants, les efforts seront voués, comme par le passé, à l'échec. C'est en cela qu'il est, plus que jamais, d'actualité de réaffirmer la nécessité d'une ingénierie éducative pour faciliter l'usage de ces technologies et assurer leur véritable intégration." - page 360

    (1) L'efficacité des technologies éducatives dans l'enseignement scolaire - Analyse critique des approches française et américaine" - L'Harmattan, 2003

    e-difor
    La formation en ligne
    http://foad.ac-besancon.fr
    Jacques Cartier
    Formateur Difor, professeur de Technologie
    Doctorant en Sciences de l'Education (Université de Rouen)
    Master en Ingénierie Pédagogique dans des Dispositifs Ouverts et à Distance
    http://www.jacques-cartier.fr/


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  • Alain Chaptal dans son ouvrage "L'efficacité des technologies éducatives dans l'enseignement scolaire - Analyse critique des approches française et américaine" (1) questionne le rapport de l'école et du savoir :

    "Les distinctions qui avaient cours antérieurement entre savoir-savant et savoir-scolaire ne tiennent plus. Il y manque le point essentiel : la refondation du rapport entre l'école et le savoir. Ce qu'ont en commun ces supports et ces technologies, que leur accès se fasse en ligne ou en local, c'est, non pas de faire déboucher l'école sur une vision encyclopédique, c'est-à-dire finie, mais, au contraire, sur le fait que l'offre potentiellement immense, même si le mensonge y côtoie la vérité ou le futile l'essentiel, fait apparaître que le savoir scolaire est inconstruit. Du point de vue épistémologique, il s'agit de quelque chose d'important : le savoir apparaît, hors de tout débat disciplinaire ou pluridisciplinaire, comme une sorte de continuum à construire..." - Page 272

    Le savoir est ainsi requestionné par les technologies éducatives. Il est ainsi "refondé". Il perd son caractère figé pour se mettre en devenir. Au formateur de savoir écrire les notes de cette nouvelle partition.

    (1) L'Harmattan, 2003

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    Jacques Cartier
    Professeur de Technologie
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  • Dans "RECHERCHE ET FORMATION", sous-titre : N° 36 - "Le praticien réflexif. La diffusion d'un modèle de formation", Yves Saint-Arnaud a écrit un article intitulé : "La réflexion-dans-l'action : un changement de paradigme". (2001)

    L'auteur évoque deux paradigmes selon lesquels l'acteur peut agir : le paradigme de l'expertise ou celui de l'incertitude.

    "L'acteur qui agit selon le paradigme de l'expertise s'appuie sur le savoir homologué (théories, concepts, modèles, grilles d'analyse, etc.) pour expliquer ce qui se passe dans une interaction et planifier son action (Facteur G). Le cas échéant, il attribue l'inefficacité de son dialogue à une mauvaise application du savoir homologué et à des facteurs qui échappent à son contrôle : manque personnel d'habileté ou d'expérience dans l'application du savoir homologué, résistances ou limites de l'interlocuteur, contraintes de la situation, etc. Lorsque les indices d'inefficacité apparaissent, pendant le dialogue, il cherche à modifier son action en fonction des prescriptions du savoir homologué.

    L'acteur qui agit selon le paradigme de l'incertitude s'appuie sur ce qu'il y a d'unique et d'incertain dans chaque interaction (Facteur P) pour s'autoréguler dans l'action. Le cas échéant, il attribue l'inefficacité de son dialogue aux limites inhérentes au savoir homologué et à des facteurs qui relèvent de son contrôle personnel : refus de l'incertitude, utilisation répétée de moyens qui s'avèrent inefficaces, maintien de visées irréalistes, incapacité d'accepter la frustration d'un besoin personnel. Lorsque les indices d'inefficacité apparaissent, pendant le dialogue, il identifie et corrige ses propres erreurs par une autorégulation créatrice."

    Lorsque le formateur est amené à analyser sa pratique, à adopter une attitude de praticien réflexif, il choisit l'un ou l'autre de ces deux paradigmes. L'un est figé, l'autre est ouvert. Comment passer du premier au second ?

    Facteur G pour général, facteur P pour particulier

    > Pour se procurer le document : http://www.inrp.fr/publications/catalogue/web/Notice.php?not_id=RR+036

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    Formateur Difor, professeur de Technologie
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